Accueil de la délégation de Leamington

du 31 Mai au 4 Juin 2024

Vendredi 31 Mai

Cette année, nos amis anglais viennent en Eurostar. Nous allons les accueillir avec Jack à la gare du Nord en bus de la ville conduit par une sympathique conductrice. Le trajet du retour est particulièrement long dû à de nombreux embouteillages. Jack se retrouve guide improvisé et commente en anglais tous les monuments parisiens sur notre passage.

A la mairie nous attendent le Maire, son équipe et les hôtes. Après les embrassades, les retrouvailles (ou les présentations !) et un rapide discours, nous partageons un premier verre de l’amitié avant de nous disperser dans les familles.


Samedi 1 Juin

Nous avons rendez-vous à 8h45 en gare de Bourg-la-Reine devant les caisses pour un départ à 9h. Jack et Bénédicte distribuent les tickets aux anglais et aux français qui n’ont pas de Pass Navigo. Lors de la validation des titres de transport certains billets sont démagnétisés. Jack s’est affairé pour les échanger. Après ces émotions nous nous sommes tous retrouvés sur le quai 2 du RER. Avant de monter dans différents wagons du train, nous précisons bien à chacun de descendre à Châtelet les Halles. Nous sommes contrôlés dans notre rame. Arrivés à la correspondance quelques personnes oublient de descendre. Nous continuons jusqu’à la station Palais Royal.

En attendant le petit groupe retardataire, nous présentons divers édifices à nos hôtes dont le musée du Louvre.

Le Conseil d’État institution publique française a été créé en 1789 par Napoléon Bonaparte. Il siège au Palais Royal à Paris depuis 1875. Il est chargé de conseiller le gouvernement. C’est la plus haute des juridictions de l’ordre administratif.

Nous admirons la station insolite Palais Royal réalisée en fonte d’aluminium et en verre de Murano par l’artiste JM Othoniel. Cette œuvre d’art contemporain appelée « Le kiosque des noctambules » a la fonction d’une bouche de métro, elle est commandée pour le centenaire de la construction du métro de Paris en 2000.

Derrière la station de métro se dresse la Comédie Française, institution culturelle française fondée par ordonnance royale de Louis XIV le 21 octobre 1680.

Le groupe au complet pénètre à l’intérieur de la cour d’honneur du Palais Royal. Devant nous, deux plateaux appelés les « Colonnes de Buren ». Elles sont rayées et de différentes hauteurs. L’oeuvre est faite en marbre de Carrare et en marbre blanc et noir des Pyrénées. Elle a été très controversée. Nous ne résistons pas à immortaliser notre présence dans ce lieu en posant debout sur les colonnes.

Nous déambulons dans les jardins bien fleuris du Palais Royal. C’est le Cardinal Richelieu qui y fera construire une résidence somptueuse léguée à sa mort à Louis XIII. A son décès, Anne d’Autriche s’y installe avec ses deux fils, Louis XIV et Philippe d’Orléans. Le Palais Cardinal devient Palais Royal. Après l’épisode de la Fronde, Louis XIV délaisse le Palais Royal qui sera attribué à diverses personnalités. Il subira de nombreuses transformations : bâtiments, commerces…

En 1814, le domaine appartient au futur roi Louis Philippe qui fait construire la luxueuse galerie d’Orléans. Ses 24 boutiques, sa verrière et son éclairage au gaz inspireront la mode des passages couverts à Paris. Après avoir connu son âge d’or, le Palais Royal deviendra un lieu de luxe et de débauche. En 1836, avec la fermeture des salles de jeu, tout cela prend fin. La Révolution éclate en 1848, le Palais Royal saccagé et pillé deviendra la propriété de l’État. Au XXe siècle, le charme des lieux attire les écrivains et les artistes : Colette, Jean Cocteau, Jean Marais… Le sculpteur Pol Bury a créé deux fontaines cinétiques et Michel Goulet les fameux fauteuils « Les confidents ». Mais pas le temps de s’y asseoir.

Au centre du jardin, un tout petit canon intrigue nos hôtes anglais. Il trône là depuis 1786. Volé en 1998, il a retrouvé sa place. Installé sur la ligne du méridien de Paris, il tonnait à midi « pétante » les jours de soleil de mai à octobre jusqu’en 1911. Une loupe provoquait la mise à feu de la mèche. La France en 1911 étant passée à l’heure de Greenwich, le petit canon méridien ne tonnera plus qu’à certaines rares occasions.

Nous continuons notre chemin et entrons dans la galerie Vivienne, magnifique passage couvert du 2e arrondissement de Paris. La Galerie mesure 176 m de long et elle est conçue dans un style néo-classique pompéien. Elle est éclairée par une verrière spectaculaire qui s’étend sur toute sa longueur. Au centre, se trouve une imposante coupole. Les remarquables mosaïques du sol rappellent celles de la rue de Rivoli. De chaque côté, des commerces, dont les caves Legrand qui ont suscité un vif intérêt de la part des Anglais. Pas le temps de s’attarder dans les boutiques de mode et de décoration car le temps presse.

Nous sortons du côté du site Richelieu de la BNF. Après dix années de rénovation et de transformation, cette bibliothèque est une splendeur et mérite bien une visite. Nous nous arrêtons plus loin devant le palais Brongniart anciennement palais de la Bourse. C’est un édifice à colonnes de style néoclassique construit à l’instigation de Napoléon 1er pour accueillir le siège de la Bourse de Paris. Régulièrement des expositions ont lieu à l’extérieur sur les grilles ou les colonnes du Palais.

Nous reprenons notre marche jusqu’au passage couvert des Panoramas, l’un des plus anciens de Paris. Construit en 1800 à l’emplacement de l’hôtel de Montmorency-Luxembourg, le passage doit son nom à ses deux tours de 17 m de diamètre et de plus de 20 m de haut. Des toiles peintes s’y déployaient figurant une vue générale de Paris et l’évacuation de Toulon par les Anglais en décembre 1793. Les panoramas ont disparu mais le passage a survécu. Les nombreux commerces attirent notre regard, notamment celui au N° 47 de la maison Stern Graveur occupée aujourd’hui par le « Caffè Stern ». Dans sa vitrine, un curieux chien ou loup empaillé ailé. Le restaurant Victoria Station nous rappelle Londres. Les magasins de philatélie font de la résistance et nous prouvent que les timbres ont encore de l’avenir.

Nous poursuivons notre route en direction du passage Jouffroy. Il nous accueille avec ses 140 m de long pour 4 m de large. C’est le 1er passage entièrement construit en métal et en verre. Sa verrière en est le témoin. Une horloge décorée de stucs surplombe l’allée. Elle indiquait l’heure aux voyageurs afin qu’absorbés par leurs achats, ils ne ratent pas le départ de la diligence. Le sol est dallé d’un motif géométrique composé de carrés blancs, gris et noirs. La création du musée Grévin avec sa sortie située dans le passage ont largement contribué à son succès. Nous faisons une halte devant la porte de sortie du musée et nous nous amusons à reconnaître les personnages en relief, dus à Alexandre Barbiéri : Napoléon 1er, François 1er ; Henri IV, Richelieu, Louis XIV… Nous sommes ô combien reconnaissants aux passages parisiens qui nous ont abrités de la pluie sous leurs verrières. Nos hôtes découvrent avec bonheur cet avantage.

Nous quittons ce bel endroit pour nous diriger vers le Bouillon Chartier véritable institution parisienne. Nous avions rendez-vous impérativement à 11 h 15, nous arrivons à 11 h 10. Le samedi étant le seul jour où ils ne prennent pas de réservation, notre objectif est rempli à notre grand soulagement. Merci à Bertrand, Jack et aux autres membres du CA qui ont bien encadré le groupe et qui ont permis cette prouesse.

La devise du restaurant des frères Chartier : un repas à petit prix oui, mais dans un décor magistral. Nous découvrons une salle immense de style bistrot parisien Belle Epoque 1900, une verrière lumineuse, des lustres suspendus, des cuivres étincelants, des meubles à tiroirs numérotés où les habitués rangeaient leurs serviettes. Tout le groupe est placé au 1er étage. Nous choisissons chacun notre menu sur la carte pour 25 euro par personne. Nous avons une bouteille de vin pour 4 et une carafe d’eau. La commande et la note se rédigent sur le coin de la nappe en papier. Le service est rapide. Les Anglais médusés apprécient le folklore et le cadre du restaurant.

Nous repartons vers 14 h en direction du Grand Rex. Nous nous divisons en deux groupes, anglophone ou francophone, pour la visite des coulisses du Rex. Nous pénétrons à l’intérieur de l’attraction, obéissants à la voix qui nous guide et nous informe sur notre parcours. A nous les plateaux de tournage, le bureau du directeur, la cabine de projection, le doublage et les effets spéciaux, le passage dans le tunnel étoilé immobile car en panne depuis un an et demi. En clap de fin, nous nous asseyons dans une salle où l’on nous projette une petite vidéo dans laquelle nous sommes les acteurs de tout ce que nous avons vu. Nous nous amusons du résultat et certains d’entre nous envisagent une nouvelle carrière. Qui sait ? Nous sortons de la salle par la boutique. Puis, nos deux groupes réunis, nous nous apprêtons à rentrer à Bourg-la-Reine fatigués mais heureux de notre sortie à Paris.

Après un petit repos bien mérité, nous nous préparons pour la réception officielle de Philippe Laurent Maire de Sceaux. La soirée se déroule dans la bonne humeur. Chaque convive arbore fièrement son canotier au nom de la ville de Sceaux.


Dimanche 2 Juin

La journée se passe dans les familles mais bon nombre d’entre elles ont la même idée par ce beau soleil : se promener dans notre magnifique parc. 

D’autant plus que, pour certains anglais, il s’agit d’une première visite à Sceaux.

Pour le déjeuner certains hôtes s’invitent et font découvrir des spécialités françaises. D’autres emmènent nos amis déjeuner à Paris et faire un tour en bateau mouche ou visiter la Bourse du Commerce. D’autres encore vont à l’arboretum de Châtenay-Malabry ou à la fondation LVMH…

Les plus mélomanes vont assister à un concert exceptionnel du Requiem de Luigi Cherubini à l’église des Blagis donné par un ensemble de 200 musiciens. La musique puissante et émouvante de Cherubini captive l’audience, offrant une expérience musicale inoubliable.


Lundi 3 Juin (partie rédigée par Muguette Beckerich)

A 9 heures, nous nous retrouvons au RER de Bourg la Reine pour une visite de Monmartre.

Nous essayons de ne perdre personne sur le quai et Bertrand et moi encadrons le groupe, l’un devant, l’autre derrière, avec à la main deux pivoines à la longue tige reconnaissable de loin.

Nous arrivons place des Abbesses et le soleil brille déjà sur Montmartre, illuminant chaque coin de ce quartier bohème de Paris.

Les trois guides de la journée s’étaient réparti la tâche : Michael présente l’histoire de la butte Monmartre et de Saint Denis, Jean celle des nombreux peintres y ayant habité et travaillé, et moi, Muguette, celle des chanteurs, écrivains et acteurs du cinéma.

Après une introduction sur la place des Abbesses, nous allons admirer le « Mur des Je t’aime ». Ce mur emblématique est couvert de centaines de façons de dire « Je t’aime » en différentes langues. Les touristes s’amusent à chercher et à photographier les inscriptions dans leur langue maternelle. L’atmosphère est romantique et légère, et le murmure des langues étrangères crée une mélodie douce et internationale.

Puis nous empruntons le seul escalier que nous aurons à monter de la journée et nous arrivons devant l’épicerie du film « Le Fabuleux Destin d’Amélie Poulain », avec pour actrice principale Audrey Tautou.

Nous poursuivons jusqu’au Bateau-Lavoir : c’était un endroit mythique où de nombreux artistes se retrouvaient. Picasso, en pleine période bleue, y a créé son œuvre révolutionnaire, Les Demoiselles d’Avignon. Ce tableau, qui a marqué un tournant dans l’histoire de l’art, est le fruit de l’inspiration et de l’effervescence artistique de Montmartre.

Nous continuons rue d’Orchampt, et nous nous arrêtons devant la maison où a vécu Dalida jusqu’à sa mort. Bien que de renommée internationale, nos amis anglais connaissent peu Dalida mais ils connaissent plus Alain Delon et nous leur faisons écouter un passage de « Paroles Paroles » avec le célèbre duo.

Puis nous nous dirigeons vers la rue Lepic où se trouvaient autrefois une douzaine de moulins (une quarantaine sur l’ensemble de la butte ).

Le Moulin de la Galette a inspiré de nombreux artistes célèbres. Pierre-Auguste Renoir a immortalisé ce lieu dans son célèbre tableau « Bal du moulin de la Galette » (1876), qui dépeint une scène joyeuse de danse et de convivialité sous les arbres. Cette œuvre est considérée comme l’un des chefs-d’œuvre de l’impressionnisme. D’autres artistes, tels que Vincent van Gogh et Henri de Toulouse-Lautrec, ont également été séduits par l’atmosphère unique du Moulin de la Galette et l’ont représenté dans leurs œuvres.

Nous arrivons devant la statue du « Passe-Muraille », œuvre de Jean Marais, et qui rend hommage à l’écrivain français Marcel Aymé et à son célèbre personnage, Dutilleul, qui possédait le don extraordinaire de passer à travers les murs. Certains lui serrent la main, espérant avoir ainsi chance et prospérité.

Une autre statue nous attend un peu plus loin : il s’agit du buste de Dalida. Certains messieurs n’hésitent pas à lui caresser la poitrine, contribuant à l’usure du bronze à cet endroit !

Une autre statue devant laquelle nous nous arrêtons est celle de Saint Denis tenant sa tête dans ses mains, en référence à la légende de sa décapitation et de son martyr.

Nous poursuivons par La Maison Rose qui a été immortalisée par l’artiste espagnol Maurice Utrillo, dont la mère, Suzanne Valadon, également artiste, était une habituée des lieux. 

Un peu plus bas se trouve Le Lapin Agile. Fondé au milieu du 19ème siècle, ce cabaret est l’un des plus anciens de Paris et a joué un rôle crucial dans la vie artistique de Montmartre. Il a accueilli des artistes légendaires tels que Pablo Picasso, Amedeo Modigliani, Guillaume Apollinaire et Max Jacob. Picasso y a même payé ses consommations avec une de ses toiles.

Jean nous raconte l’histoire du tableau « coucher de soleil sur l’Adriatique » d’un peintre inconnu JR Boronali, qui est en fait un canular puisqu’il a été peint devant huissier par l’âne Lolo, à la queue duquel on avait attaché un pinceau. Il s’agissait de se moquer de la peinture des salons officiels.

En face, les vignes de Montmartre sont un symbole de la résistance de la culture locale face à l’urbanisation. Elles rappellent le passé rural de Montmartre avant son intégration à la ville de Paris.

Nous prenons ensuite la rue Cortot, passons devant le musée de Monmartre et nous arrivons Place du Tertre, célèbre pour ses artistes de rue et ses peintres. Cette place est un véritable tableau vivant : des artistes peignent et exposent leurs œuvres sous les parasols colorés. 

Après cette belle promenade très appréciée par nos hôtes, nous allons déjeuner au Bouillon Pigalle. Le cadre est agréable, le repas délicieux, le service parfait et facilité par des petits cartons que nous avions préparés avec les menus que chacun avait choisi à l’avance.

Après ce bon moment, nous empruntons le funiculaire pour rejoindre la Basilique du Sacré-Cœur. La vue panoramique est époustouflante sur Paris. La basilique, avec son dôme immaculé, domine la colline et offre un cadre majestueux. 

Nous prenons un peu de temps libre pour retourner place du Tertre, faire des photos, acheter des souvenirs ….

L’heure est venue pour nous de redescendre la colline, laissant derrière nous les ruelles pavées et les souvenirs d’une journée riche en découvertes. Nos visiteurs anglais repartent avec des étoiles plein les yeux, des anecdotes à raconter et des photos à partager. Montmartre a su, une fois de plus, dévoiler ses charmes et captiver les cœurs de ceux qui ont eu la chance de la visiter sous un soleil radieux.

Le soir nous nous retrouvons tous pour un diner d’adieu où chacun partage ses impressions sur ces trois belles journées, riches en découvertes et en partage.

Un grand merci à l’équipe qui a préparé et animé ces visites qui ont été particulièrement bien appréciées : Michael Purdue, Bénédicte Martineau, Jean Charvoz et Muguette Beckerich.