du 26 au 30 mai 2023
Rédacteurs : Emmanuel Hennequin, Guy Lepagnol et Bénédicte Martinaud
Vendredi 26 mai
A 18h30, nous sommes tous devant l’Ancienne Mairie à attendre la venue du car de nos amis allemands, espérant son arrivée par la rue Paul Couderc pour qu’il puisse se glisser plus facilement dans le passage étroit des Halles. Si le chauffeur a bien pris la rue prévue, il renonce à essayer de se glisser et se gare juste devant l’Ancienne Mairie, obligeant les voyageurs à descendre sur la chaussée de la rue Houdan ! Heureusement, les bagages sont accessibles de l’autre coté et sont déchargés et rangés dans la petite salle du bas, pendant que nos hôtes se retrouvent entre eux avec force d’embrassades, puis montent dans la salle de la réception que la Mairie a préparée pour nous. Chantal Brault nous a accueillis avec sa verve habituelle, autour d’un buffet apéritif bien tentant. C’est l’occasion de retrouver de nombreux amis, dont certains que nous n’avions pas vus depuis longtemps. Et puis quelques couples jeunes, donc de nouvelles connaissances en perspective.
En fin, nous reprenons les bagages et nous rentrons chez nous où nous avions préparé un petit repas léger qui a été bien apprécié par nos hôtes, en particulier le fromage et le vin…
Samedi 27 mai
Nous avons prévu une visite du cimetière du Père-Lachaise, dans le 20e arrondissement, qui abrite les sépultures de nombreuses personnalités historiques, artistiques et culturelles, et notamment celle de Max ERNST.
Max Ernst était un peintre et sculpteur surréaliste allemand, considéré comme l’un des pionniers du mouvement surréaliste. Il est né à Brühl, et c’est un grand personnage qui permet de faire un lien entre notre ville jumelle de Brühl et la France. Chassé par le nazisme, il s’est réfugié en France et aux États-Unis pendant la guerre. Il a été naturalisé français en 1958. Il est décédé en 1976 à son domicile parisien, rue de Lille, et repose au columbarium du Père Lachaise.
Nous avons donc commencé notre visite par cet hommage à Max ERNST, avant une visite haute en couleurs, grâce à un guide connaissant à merveille ce cimetière (et beaucoup d’autres de par le monde), et pourvu d’un sens de l’humour hors du commun. Dans ce parc immense, aux arbres magnifiques et avec des sentiers escarpés, nous avons rendu visite à quelques notoriétés, dont voici quelques exemples.
Oscar Wilde : écrivain et dramaturge du XIXe siècle, né dans la bonne bourgeoisie protestante de Dublin. Après des études à Oxford, Il a une grande notoriété d’écrivain avec des œuvres telles que « Le Portrait de Dorian Gray » et « L’Importance d’être Constant ». A 37 ans, il rencontre Lord Alfred Douglas de Queensberry, fils d’un marquis anglais. Condamné pour homosexualité, il est mis en prison. A sa sortie, il s’exile en France, où il meurt en 1900. La tombe d’Oscar Wilde est ornée d’une sculpture représentant un ange dénudé, dont les parties intimes sont couvertes d’un bouclier en verre pour prévenir les dégradations. La sculpture est couverte de nombreux baisers.
Frédéric Chopin : compositeur et pianiste romantique franco-polonais du XIXe siècle. Sa tombe est décorée de roses et des marguerites, ses fleurs préférées. Mais son cœur est à Varsovie…
Édith Piaf : chanteuse emblématique du XXe siècle, avec quelques chansons telles que « La Vie en rose » et « Non, je ne regrette rien ». Sur sa tombe on trouve des petits porte-bonheurs laissés par des fans. Mais c’est le souvenir de son dernier mari, Théo Sarapo, mort d’un accident de la route en 1970 à l’âge de 34 ans, qui est le plus touchant.
Jim Morrison : chanteur du groupe de rock américain The Doors, icône des années 1960. Sa tombe est l’une des plus visitées du cimetière. Les fans laissaient souvent des graffitis et des messages sur sa tombe. Les italiennes, qui sont extrêmement nombreuses à la visiter, y laissent des chewing-gums ! Il a fallu la protéger, et on ne la voit que d’un peu loin…
Parmi nos gloires nationales, on trouve la tombe de Molière, et celle toute proche de Jean de La Fontaine. Mais les historiens ont de sérieux doutes sur l’authenticité des restes qui ont pris place dans ces tombeaux au 19ème siècle. La tombe de Jean de La Fontaine est marquée par une statue représentant l’un de ses personnages les plus célèbres, le corbeau de la fable « Le Corbeau et le Renard ».
Cette visite a été un beau moment d’histoire, de poésie, dans un site magnifique.
Après un bon déjeuner au restaurant à la sortie du cimetière, nos hôtes sont rentrés tout seuls chez nous en milieu d’après-midi, contents de leur journée mais fatigués. Ils se reposèrent en prévision du dîner du Maire qui s’annonçait.
Vers 19h, nous étions prêts à partir pour la Mairie, à pied car proche de chez nous. Comme d’habitude, le repas fût copieux et excellent, accompagné de vins, blancs et rouges, qui furent bien appréciés. Entre le fromage et le dessert, nous eûmes droit aux traditionnels discours de nos maires puis l’échange de cadeaux. Nos hôtes allemands reçurent ainsi le dernier livre de Noëlle Herrenschmidt sur la ville de Sceaux, magnifique livre de croquis sur différent lieux de notre ville.
Dimanche 28 mai
Le matin, nous avons commencé la journée par une petite promenade dans la ville de Sceaux et profité de la fin d’une messe pour visiter l’église que nos hôtes n’avaient pas vue depuis sa restauration ; Ils furent impressionnés par les nouvelles peintures du chœur. Ensuite, nous entrâmes dans le parc par le Petit Château et nous allâmes jusqu’au Pavillon de l’Aurore, malheureusement fermé. Mais l’heure du repas approchait et nous avions un rendez-vous dans l’après-midi à tenir.
Donc après notre repas ensemble, nous voilà partis pour Paris par le RER où nous devions retrouver les Beckerich pour une visite du Chantier de Notre-Dame, et en particulier son spectacle de réalité virtuelle. Malgré la foule sur le parvis, nous n’eûmes aucun mal à nous retrouver, et nous voilà partis dans les entrailles du parvis où nous fûmes équipés de 4 kg de haute technologie et d’un casque. Et, là, un personnage du moyen-âge (compagnon ou architecte ?) commence la visite par la rencontre avec un évêque (de l’époque), puis les différentes parties de la cathédrale, et les corps de métiers (maçons, charpentier, tailleurs de pierre, etc…) qui y travaillent. Le plus impressionnant fût la montée sur une plate forme pour atteindre le haut des échafaudages puis avancer sur une planche étroite pour observer la construction de la charpente, ou aller voir les cloches dans les tours !
Après cette visite fort intéressante et, parfois, impressionnante, nous avons été nous rafraichir et nous remettre de nos émotions dans un café rue de la Huchette. Puis nous sommes retournés tranquillement chez nous.
En soirée, nous nous sommes retrouvés avec deux autres couples chez nous pour partager un buffet dînatoire préparé par chacun d’entre nous.
Lundi 29 mai
La journée avec nos amis allemands commença de bon matin, le rendez-vous avait été donné sur le parking du château de Sceaux.
Le car nous emmena à Saint Denis pour visiter la Basilique. Nous avions un peu d’avance, et les guides un peu de retard, et comme nous nous trouvions devant les portes de la maison d’éducation de la Légion d’honneur, Jack nous en a conté l’histoire. Elle fut créée par Napoléon Bonaparte en 1805, afin de prendre en charge l’éducation des jeunes filles pauvres ou orphelines de guerre dont les parents ou grands parents ont mérité la légion d’honneur. L’admission est toujours réservée aux filles et petites filles des décorés de l’ordre national de la Légion d’honneur.
Puis nos deux guides arrivés, nous avons pu commencer notre visite de la basilique de Saint-Denis, nécropole des rois de France, et joyau de l’architecture gothique.
Nos guides francophones et germanophones nous ont raconté le mythe de l’évêque Denis martyrisé, décapité et qui aurait marché en portant sa tête jusqu’à St Denis. A l’intérieur de la basilique, nous avons d’abord visité la crypte puis nous avons parcouru le transept pour admirer les gisants et les somptueux tombeaux ainsi que les vitraux magnifiques.
43 rois, 32 reines, 60 princes et princesses sont inhumés dans l’ancienne abbatiale de Saint Denis depuis Dagobert en 639 jusqu’à Louis XVIII en 1824. Toutefois, les premiers gisants datent du XIIIe siècle, du temps de Louis IX, le célèbre Saint Louis. Plusieurs de nos amis allemands connaissaient parfaitement la généalogie des rois de France !
Après la visite de la basilique, nous avons déjeuné dans un petit restaurant local avant de reprendre le car en direction d’Ecouen.
Au château d’Ecouen, qui abrite le musée national de la Renaissance, nos deux guides nous emmenèrent à travers les différentes salles du musée, où étaient exposés des objets d’art, des tapisseries, des armures, des sculptures, des peintures et des meubles d’époque. Une pièce a retenu toute notre attention : il s’agit de l’horloge automate, dite la nef de Charles Quint, qui est une des horloges les plus élaborées et ornées crées à la Renaissance.
Après cette visite culturelle enrichissante, il était temps pour le groupe de reprendre le car et de rentrer à Sceaux et nous n’avons pas échappé à quelques embouteillages aux portes de Paris.
Le soir nous nous sommes retrouvés pour un dîner d’adieu à l’ancienne mairie. Ce fut un moment joyeux et convivial. Nos deux présidents français et allemands ont fait les traditionnels discours, toujours avec humour mais cette fois en évoquant l’aide de ChatGPT. Modernité et nouvelles technologies obligent !!!…
Mardi 30 mai
C’est le jour du retour de nos amis allemands. Le car nous attend sur le parking du Château de Sceaux et tout le monde est enfin là. Avant de partir, une dernière photo du groupe est prise. Puis c’est le départ du car, la gorge serrée pour certains.